dimanche 14 août 2016

Day 23 - Bientôt la mer


On m'a dit : c'est pas la mer, c'est l'étang de Berre.
Oui, ben, au moins on a vu de l'eau. Et beaucoup d'eau. Nous étions en haut des collines de Lancon (Zone interdite, nous y étions comme des bandits !) et on apercevait de l'eau. C'était bien, c'était rassurant. 

Et puis, quelle journée ! Il a fait très beau, très très beau. Très chaud aussi. Mais tout cela a été compensé par la beauté des paysages. Nous avons traversé la provence par les alpilles. Les sentiers étaient secs, les roches étaient violentes. Des petits sentiers de GR pour les dernières courses. Et demain, demain... Demain la mer.

Et puis, je dois dire un mot pour Flo qui nous a rejoint pour la quatrième fois (!) et qui vient courir un marathon demain pour la dernière. Aujourd'hui, le hasard de la carte nous faisait passer devant sa maison ! Il a été un excellent compagnon durant tous ces kilomètres parcourus et a égayé la traversée. Et même son fils a poussé quelques mètres sur ses jambes !

Demain, normalement, j'arrive. Ou plutôt, demain j'arrive. Ca a été très dur, encore aujourd'hui. Mais demain, même en rampant, j'arrive. Je ne posterais peut-être pas d'article dans l'après-midi qui ressemblera surement à une grande fête. Je passerais donner un mot en soirée. Mais demain, mes amis, j'arrive. Demain, je suis dans l'eau. Que le voyage a été fort. J'aurais presque envie de continuer... A jamais.

samedi 13 août 2016

Day 22 - Des brebis et un bouc


Et la médaille de Bronze a été décrochée ! Plus que deux !

Mais il a fallu aller loin pour la prendre celle-là. Les chaleurs se sont levés d'un coup de vent. A 8H30, on se demandait comment tout allait se finir avec Thomas. A 11H00, nous brulions. Et les courtes pauses étaient presque pire tant chaque minute amenait un peu plus de chaleur. Il fallait vite arriver.

Surtout, aujourd'hui a été une étape en partie magique. Et quand je dis "en partie", je pense "une partie", celle qui s'est étalée de 07H00 à 08H30, lorsque nous avons traversé des sentiers de randonnée près de Pujaut. Les paysages était rocheux et l'on y croise même des brebis sauvages. Et un bouc qui vient se mettre devant quand nous passons à trois. Rencontre quasi-mystique lorsqu'on est si loin.

Ensuite, quel plaisir de rentrer dans le département "Bouche du rhone". Quel plaisir de se franchir la barrière "moins de 100 km" jusqu'à la fin. Quel plaisir de prendre une photo à côté d'une voiture avec un autocollant Olympique de Marseille. Bref, quel bonheur. Même si, l'étape a été, je le redis, particulièrement difficile. Le chaud coupe le souffle. Et les douleurs au pied deviennent particulièrement fortes. 

Jusqu'au bout, il faut rester sur la course. C'est encore dur de se lever à 05H30 le matin pour aller courir. Même la fin venant, il faut rester concentré. Alors je me motive, je me motive, je me motive. Peut-être que je vais vraiment y arriver, à réaliser mes conneries !

vendredi 12 août 2016

Day 21 - Mobilisation des habitudes


Surtout rester concentré.

J'attaque demain le podium : médaille de bronze pour la J-3. Mais il fait très chaud (froid le matin à en croire la photo), je suis fatigué, les étapes sont longues, encore longues. Bref, trois marathons à courir encore. Trois marathons, c'est quelque chose que je n'avais encore jamais couru d'affilé il y a un an encore. Donc, oui, encore trois.

Les choses ont changé ici : la caravane du tour s'est agrandie. Et il faut un mot pour Flo qui a fait aujourd'hui un nouveau semi, ce qui porte à 80 le nombre de kilomètre qu'il a accompli avec nous cette semaine ! Et il se dit qu'il courra surement le dernier marathon vers Marseille !

L'étape du jour était moins bucolique. Nous étions certes la plupart du temps sur un tout petit sentier en sécurité. Mais un sentier qui suit l'autoroute A7. Après des mois de campagne, cela me fait un peu changer de décors. 

Thomas, le community manager, nous a fait sortir plein d'articles dans la presse ces derniers jours. C'est drôle la tournure qu'a pris cette aventure. On est accueilli dans les mairies par les comités sportifs, même dans les campings où l'on s'arrête par une colonie de vacances qui nous prépare un pot (!!) On en rigole beaucoup. Ca me rappelle une oeuvre que l'on avait faite ensemble plus jeune : QU'EST-CE-QUE VOUS VENEZ FOUTRE ICI ? 

Oui, qu'est-ce-qu'on fait là ? Question qu'on me pose souvent.

jeudi 11 août 2016

Day 20 - Franck Michael



Aujourd'hui, il fait bon.
Le marathon a été dur, pas si dur.  Et quel plaisir d'arriver au camping du Lyon pour profiter de la piscine et des amis. Pour ce qui est du voyage, que vous dire les amis ? Il en reste quatre. Tout le monde me dit : "oh c'est la fin, non ? Ca sent bon ?" Je vais vous dire : pas encore. Chaque jour est une étape et, peut-être à deux, je commencerais à souffler.

La cheville n'a pas fait mal aujourd'hui. Mais je commence à être fatigué. Fatigué comme un zombie qui avance doucement. Et qui n'a plus tout le temps envie d'avancer. Il faut pourtant mettre le pas. Et heureusement, heureusement, que Thomas est là et qu'il parle. Qu'il me fait oublier que je suis là. Je crois que j'ai même ri deux fois aujourd'hui. Heureusement qu'il me donne le courage. Sans lui, tout aurait déjà explosé.

Puis il y a le sud. Le sud qui parle avec le nougat de montélimar. Et les petites routes ventées. Très ventés. Je crois même que le vélo de Thomas avance tout seul maintenant. Même mes genoux se lèvent sans trop d'effort quand on a une poussé comme ça !

Et puis, il y a le repos de l'après-midi. Aujourd'hui doux et amical. Nous sommes dans un kiwi, kiwi pour cinq, sorte de batisse en toile dure. C'est drôle de se retrouver là.

mercredi 10 août 2016

Day 19 - La communauté de l'anneau


La caravane du tour de France passe dans la Drôme et dans l'Ardèche. 4 coureurs et 2 cyclistes nous ont rejoints au départ de l'étape du jour. Et c'était la folie ! Puis au 22ème, Flo, déjà coureur d'un marathon en Jour 16 est revenu pour un semi ! Bref, il y avait du monde, il y avait de l'ambiance et c'était donc plus facile d'avancer !

Enfin... Sauf que j'avais oublié de prendre mon Voltarène (un anti-inflammatoire) hier soir et ce matin et que, du coup, la cheville a été particulièrement douloureuse, même extrêmement douloureuse.  Du 22ème au 30ème, j'ai même cru abandonner l'étape l'espace de quelques minutes. A ce moment, les amis faisaient silence et moi, je  criais à l'intérieur. La plus grosse douleur connue depuis le début du parcours.

Mais après une heure, elle s'est évanouie. Et nous voilà arrivés ! En grande pompe, accueillies par des journalistes du Dauphiné Libéré et la mairie de Loriol-sur-Drome. Encore merci à eux pour leur extrême gentillesse et leur cadeaux (T-shirt et casquette de la ville !).

Et puis maintenant, c'est le repos. Et pour ne pas vous mentir, il y a une piscine ici. J'y pars, j'y pars vite... 

mardi 9 août 2016

Day 18 - Ça passe ou ça casse



J'ai fait une pause à Tournon, puis à Glun. Deux pauses de cinq minutes. Mais que le départ est douloureux. Le muscle n'est plus chaud et les douleurs se réveillent, me tordent le pied gauche et le genou droit. Et vraiment, il faut courir avec la douleur. Pour l'instant ça passe. Et jusque Marseille, ça passera.

La journée a été particulièrement sportive. Beaucoup de rythme, à tel point que je vois en écrivant ces lignes mon fidèle Sganarelle en train de faire la sieste sur son lit de fortune. Il doit dormir comme ça depuis au moins une heure, le coquin. Moi, je préfère continuer de veiller l'après-midi afin de m'endormir comme un papy sur les coups de 21H00. 

La viarhona a été paisible, encore une fois. Nous avons traversé beaucoup de plantations fruitières. Des abricots, ou plutôt des abricotiers (vides !) partout. Au détour d'un virage, on a volé quelques pommes puis sommes partis en courant. Littéralement. On aura peut-être privé l'agriculteur de trois agrumes au plus. 

Pour ce qui est du moral, il oscille entre très bon et très mauvais sans aucun milieu. De "On est bientôt à Marseilles (6 jours !!) ) à "Je n'ai plus du tout envie de courir, jamais".  Peut-être que c'est la routine qui me sauve. C'est difficile, souvent pas drôle du tout, mais c'est une routine. Une habitude. Se lever, aller courir, ne plus en pouvoir, s'arrêter, recommencer. C'est une vie normale. Et ça me fait continuer sans trop me poser de question.

Et puis, et puis... Et puis il y a Thomas, encore Thomas, le community manager du voyage qui, aujourd'hui, a fait montre de tout son potentiel. Nous avons été accueillis à La Roche-de-Glun par le maire de la ville, ainsi que certains adjoints et des membres de l'Oms. Et puis deux journalistes locaux sont venus prendre des photos. Scène quelque peu surréaliste en sortie de course, innatendue aussi, mais assez exceptionnelle par son décalage. 

Des aventures qui continuent, mes amis.